Des thésards des vrais !

"Encore un livre de méthodologie qu’il faut lire ! " vous dites-vous peut-être. À une époque de grande décadence dans la Chine ancienne, on a demandé à un sage ce qu’il ferait s’il était Empereur. Il répondit : « je commencerais par réformer le langage.» Cette sagesse résume bien ce dont nous avons besoin dans nos milieux universitaires de recherches doctorales. En effet, les actions s’émoussent quand elles ne sont pas bien exprimées. C’est à travers la puissance de l’expression que se libère le potentiel de l’action. À force de mal s’exprimer, de se contenter d’approximations, on perd notre connexion à la réalité, et on se retrouve prisonnier de simulacre et de faux. Or, « Rien n'est plus proche du vrai que le faux ». (Einstein) Autant le reconnaître, je sais que des livres sur la méthodologie de recherche, on vous en a fait lire "de toutes les couleurs". Mon objectif n’est pas celui de leur faire concurrence ni de meubler votre bibliothèque. Ce livre n’a pas été écrit pour être cité dans les thèses, il n’est pas une référence, loin s’en faut ; c’est un compagnon. Il ambitionne d’être votre sherpa lors de votre ascension vers le sommet, votre "Doula" qui -à la maïeutique- vous aidera à accoucher de votre thèse dans la joie et la fierté, sans ignorer le "travail" et l’effort associés à cet accouchement. Si je peux recommander une façon de consommer ce livre, je vous inviterai à le lire à petites doses, en multipliant les allers et retours entre le texte et votre expérience personnelle, tout en veillant à garder cette attitude de « lecteur pensif », celui qu’on reconnaît dans la fameuse citation de Victor Hugo : « Le seul vrai lecteur, c'est le lecteur pensif. » D’ailleurs, c'est à ce lecteur là que ce livre est adressé.